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Évasion culinaire dans le quartier Hell's Kitchen

Hell’s Kitchen. La cuisine de l’enfer. C’est un nom qui ne reflète pas le certain charme de ce quartier new-yorkais. Bordé par la Hudson du côté ouest, les frontières commencent à la 34e rue jusqu’à la 59e au nord.

 

Impossible de trouver un logement de plus de six étages, les lois de la ville empêchant les grandes constructions dans ce quartier. C’est pourquoi on y retrouve de vieux édifices, souvent en brique, malgré sa proximité du moderne Times Square et du prisé Central Park.

 

Quartier dur et sous-développé, il vit une vague de gentrification depuis le début des années 2000.

 

Et des gens viennent de très loin pour avoir pignon sur rue entre la 8e et 10e rue du quartier, surtout dans la scène culinaire. On surnomme même Restaurant Row une section de la rue West 46th, en raison du nombre impressionnant de restaurants. 

La 9e avenue est reconnue pour ses nombreux restaurants internationaux. C’est plus d’une quarantaine de nationalités différentes qu’on peut trouver. Jamaïque, Chine, Allemagne, Éthiopie, Colombie, Inde, tous les continents sont présents.

 

Entre boulangeries grecques, taverne péruvienne et magasin de bagel new-yorkais, on tombe sur Mui qui monte la grille de son restaurant. Le Kare Thai doit ouvrir dans les prochaines minutes.

 

Il a fait le long trajet de Thaïlande alors qu’il avait 16 ans pour rejoindre sa sœur. «C’est juste arrivé, ma sœur m’a dit de venir et me voici.»

Les lumières et le bruit constant de la ville l’ont déstabilisé au début. «C’est bondé de monde à New York. Mais on peut y découvrir de tout. Surtout en cuisine. Ils ont du coréen, du japonais, du français. Tout!»

 

Après 35 ans dans Hell’s Kitchen, pas question de bouger la petite famille qui s’est formée. «On ne déménage pas. C’est la maison maintenant. New York, c’est unique. On ne peut pas retrouver ça nulle part.»

Du Mexique à Manhattan

 

Sur la 9e avenue, on croise Andy qui prépare la terrasse de La Cantina de Mexicana. Arrivé depuis quelques années seulement il est catégorique, la vie américaine n’est pas toujours facile. «Je crois que c’est plus difficile que chez moi au Mexique. Il y a une routine que je dois respecter, je dois payer mon loyer. Il y a beaucoup de choses qui font que c’est difficile.»

 

Pour autant, il n’a pas de regrets d’avoir quitté sa terre natale de Guadalajara. «Tu peux faire plein de choses ici, mais tu dois avoir assez d’argent pour te le permettre. » Malgré tout, il apprécie la ville. «Il y a un vrai sentiment de communauté qui se dégage. Il y a plein de latinos dans la ville. On se soutient. »

 

Une vision que partage son collègue Eduardo. «C’est rempli de latinos. Un peu plus vers Brooklyn et le Bronx. Mais tu rencontres tellement de gens différents. Il y a tellement d’opportunités dans la ville. »

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Eduardo lui a atterri à New York, par la force des choses, il y a maintenant 17 ans. «J’avais des problèmes avec ma famille et je devais partir. Ma sœur m’a dit de venir la retrouver à New York et je me suis dit “pourquoi pas?” Depuis, je pense plus partir. »

 

Et pourquoi partir quand le monde s’offre à nous à en croire ces gens.

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